Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/337

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rencontre lorsque son valet de chambre l’annonça et lui dit, la main ouverte :

— Voilà qui est charmant ! Jeo n’espérais pas te voir aujourd’hui.

— Je viens te demander à déjeuner.

— Tu ne déjeunes pas chez toi, le jour de ton arrivée ?

— Non, j’avais à courir toute la matinée, et comme j’ai également beaucoup à faire cette après-midi, je n’aurais pu rester un instant avec toi d’ici à demain. Or j’ai soif de savoir ce qui s’est passé à Paris pendant mon absence.

— Si c’est sur moi que tu comptes ! Sauf mes malades et ta femme, je n’ai vu personne depuis deux mois.

En disant ces mots, Paul avait sonné et donné l’ordre de mettre un second couvert.

— Ah c’est vrai, tu as dû aller souvent à Verneuil ?

— À peu près toutes les semaines. Il n’y avait que là qu’il m’était possible d’avoir de tes nouvelles, puisque tu ne m’écrivais pas. Ton traitement sans doute t’absorbait ?

— Tu dis cela en plaisantant !

— Parbleu ! Quel est celui de mes confrères qui t’a conseillé une station à Luchon ? Eaux sulfureuses connues déjà du temps des Romains, 65° 50. Traitement des affections chroniques et cutanées, des engorgements du mésentère, des rhumatismes articulaires. Lequel de ces maux as-tu donc eu si subitement ? Je crois que les malades qui se rendent à Luchon sont tout simplement atteints du baccara-morbus, qu’on