Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— J’en fais mon affaire.

— Soit ! Mais je te préviens que si Plemen m’interroge, je me défendrai comme un beau diable d’avoir jamais eu la pensée de prendre sa place.

— C’est entendu ! Je verrai le docteur dans un instant. Nous répétons Froufrou et il joue Sartorys. Il le joue même à merveille, notre savant ami.

— Parbleu ! c’est le garçon le plus intelligent que je connaisse. Il ferait un député hors ligne, tandis que moi…

— Toi, tu deviendras ministre… si je le veux !

Mme Deblain avait lancé ces mois sur un ton tout à la fois si affirmatif et si drôle que son mari ne put s’empêcher d’accompagner son départ d’un éclat de rire.

On était à la veille de la représentation de Froufrou ; Barthey, chargé du rôle de Valréas, était allé à Paris tout exprès pour en ramener un de ses bons amis, Georges Guillemot, excellent professeur et ancien acteur du Gymnase, qui avait vu jouer Desclée et voulait bien mettre la pièce en scène.

Le fameux jour était fixé au lendemain de Noël, le 26 décembre ; aussi tous les artistes amateurs du théâtre Rhéa, comme on disait en ville, étaient-ils d’une exactitude admirable aux répétitions, soit qu’elles se lissent à la Malle, généralement, — alors on y courait en break ou à cheval, comme à une partie de chasse, — soit qu’elles eussent lieu