Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/160

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être manqué de la réserve qui vous aurait mise à l’abri non pas de soupçons injurieux, mais même des moindres critiques. J’estime que vous pourrez aisément dissiper ces inquiétudes dont je suis saisi au loin, et qu’à mon retour tout me prouvera que vous avez su porter dignement le nom de celui qui vous embrasse affectueusement. »

On était au 15 avril et Jenny venait de relire pour la dixième fois peut-être ces lignes, sur lesquelles ses yeux semblaient fixés avec épouvante, lorsque sa sœur entra brusquement dans sa chambre.

— Qu’as-tu donc encore ? lui dit-elle, en s’apercevant de son émotion.

Mme  Gould-Parker lui tendit la lettre de son mari.

— Comment ! c’est toujours le sermon du colonel qui te préoccupe à ce point ? Oh je le connais ! Dieu me préserve de le savourer de nouveau. Qu’il revienne quand il voudra, ton Othello ! Qu’est-ce que cela peut te faire ! À nous deux, nous parviendrons bien à le rassurer. S’imaginait-il donc que tu allais te couvrir la tête de cendre et le corps d’un cilice pendant son absence !

— Ah ne ris pas Si tu savais !

Elle s’était jetée au cou de Rhéa, qui avait pris place auprès d’elle, sur une chaise-longue.

— Si je savais ! Et quoi donc ? Est-ce que…

Jenny se leva brusquement, courut à un petit