Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/304

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m’avait forcée de remonter dans ma chambre aussitôt après le dîner. Je ne l’ai revue que le lendemain matin, lorsque je suis entrée chez elle pour lui annoncer l’événement. Une seule chose m’a frappée : son désespoir.

— Les portes des cabinets de toilette qui séparent la chambre de M. Déblain de celle de sa femme étaient-elles restées ouvertes ? demanda M. Babou.

— Je n’en sais rien, puisque je n’ai pas aidé, ce jour-là, madame à se mettre au lit.

— C’était votre habitude ?

— Certainement, je ne me retirais que quand madame n’avait plus besoin de moi.

— Oui, mais, ce soir-là, le 22 septembre, elle vous a renvoyée plus tôt que d’ordinaire !

— Et dix fois, vingt fois, le juge d’instruction adressa les mêmes questions à Pauline, mais pour en recevoir les mêmes réponses.

Quant à Pierre, le valet de chambre, il avait accompagné son maître chez lui, vers dix heures, laissant Mme Deblain et le docteur au fumoir, et il s’était retiré après avoir fait son service. M. Deblain, qui s’était couché immédiatement, lui avait fait mettre à la portée de sa main la potion qu’il prenait tous les soirs depuis quelque temps et le flacon où il puisait lui-même pour se faire une piqûre de morphine. Il était très agité et se plaignait