Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/356

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relations qui existaient entre celui qui les a écrites et celle qui les a reçues. Or ces lettres sont de Félix Barthey ; il ne le nie pas. Il n’aurait pu d’ailleurs le faire, car son écriture est facile à reconnaître. Je ne lirai aucune de ces lettres, mais je dois vous rappeler qu’au milieu des expressions d’une passion ardente se trouvent, fréquemment répétées, des pensées qui trahissent le désir de l’amant d’être le seul possesseur de sa maîtresse, de la voir devenir libre, pour vivre en commun, à Paris, avec elle, sur un théâtre digne de sa beauté.

« L’écrivain maudit les liens légaux qui attachent celle qu’il aime à un autre. Cet autre est ambitieux, tandis que lui, il n’a qu’un seul objectif : être toujours et uniquement aimé. Par une précaution assez rare, mais qui s’explique par le danger auquel cela vous aurait exposée, votre nom ne figure pas dans ces lignes si compromettantes, mais vous y êtes désignée par des qualificatifs d’adoration qu’il est trop facile de traduire. Quelles explications pouvez-vous donner à l’égard de cette correspondance, que vous avez si soigneusement gardée, comme les femmes conservent presque toujours les lettres qui doivent les perdre ?

Mme Deblain ne répondit pas.

Très pâle, plus profondément émue encore qu’aux premiers moments de son interrogatoire,