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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/385

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accusateurs. Toutefois, vous avez raison, il ne faut pas que l’ombre d’un soupçon puisse jamais la souiller. Alors, écoutez-moi. Oh ! cela est épouvantable, mais je veux tout vous dire ! Oui, tout ! Cet horrible secret m’oppresse depuis trop longtemps

Impassible comme un inexorable justicier. Maxwell s’appuya contre un des corps de la bibliothèque et le docteur poursuivit, en précipitant ses paroles :

— Six mois à peine après l’arrivée de Mme Deblain à Vermel, je l’aimais déjà ; mais je croyais que j’aurais la force d’étouffer en moi cette passion doublement coupable, puisque son mari était mon ami. Il n’en fut rien, je luttai vainement ! Vainement je me réfugiai dans le travail et dans l’isolement. Par une implacable fatalité, c’était Raymond lui-même qui m’attirait chez lui, c’était sa femme elle-même qui me reprochait de les négliger tous deux. Je résistai ainsi pendant une année tout entière mais le jour où je crus que Mme Deblain en aimait un autre, que cet autre, Félix Barthey, était son amant, ce jour-là je voulus espérer qu’elle serait également à moi ; je devins jaloux et la cherchai avec plus d’ardeur encore que je n’en avais mis à la fuir. Elle m’avait dit : « Si, jeune fille et libre, je vous avais rencontré, jamais un autre homme que vous n’aurait fait battre mon cœur. » J’interprétai ces paroles