la parole, nous la lui donnerons de suite. Notre éminent praticien sera entendu après le réquisitoire et les plaidoiries, avant les répliques. Ses explications viendront encore en temps opportun.
— Nous sommes aux ordres de la cour, répondit Me Leblanc.
— Alors M. le procureur général a la parole, s’il croit devoir la prendre sans attendre davantage. Dans le cas contraire, nous serons forcé de suspendre l’audience de nouveau.
À cette proposition de M. de La Marnière, un murmure de déception s’éleva dans la foule. Les dépositions du cocher et du douanier Millet avaient causé une impression profonde. Pour quelques-uns, ces témoignages tardifs et peut-être complaisants étaient une preuve que la défense était aux abois pour la plupart, au contraire, l’accusation s’écroulait. Pour tous, le dénouement était proche. L’angoisse était générale ; personne ne voulait plus attendre.
M. Lachaussée comprit sans doute ce qui se passait dans les esprits, car, bien que les affirmations de Dumont et Millet l’eussent singulièrement troublé, il répondit au président qu’il était prêt à prononcer son réquisitoire.
— La parole est à M. le procureur général, dit alors M. de La Marnière.
Le public manifesta sa satisfaction et, de nouveau, devint attentif. La curiosité de tous était