Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/436

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populaire, sa fille n’en resterait pas moins celle d’une empoisonneuse et, armée des présomptions qui existaient dans ce sens, la Compagnie the Star se considérerait certainement comme dégagée des obligations de son contrat, en sorte que cette enfant était vouée non seulement à la honte, mais encore à la misère.

« N’était-ce pas là une injustice criante ? Jack Summer s’était assuré sur la vie, au bénéfice, non pas seulement de sa veuve, mais encore à celui de sa fille, si la mère de celle-ci mourait la première. Or, puisque l’indignité de Margy Summer n’avait pas été confirmée par un jugement, ne devait-elle pas, à ce point de vue spécial de l’assurance, être considérée comme innocente, c’est-à-dire comme étant morte en pleine jouissance de ses droits d’héritière, droits dont sa fille devenait la bénéficiaire légale ?

« Cette question toute nouvelle préoccupa si vivement le docteur Maxwell, que, s’intéressant au sort de cette fillette abandonnée, il fit une démarche personnelle à l’administration du Star ; mais le directeur de cette Compagnie le reçut si mal et rejeta si énergiquement toute proposition d’arrangement, qu’il résolut de s’adresser aux tribunaux, dès qu’il aurait retrouvé l’enfant de Margy chez les voisins qui l’avaient prise avec eux.

« Les choses en étaient là lorsque les journaux américains reproduisirent le débat scientifique