Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/438

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clu à l’empoisonnement par des sels de cuivre dans l’affaire Moreau, il s’était trompé en se prononçant dans le même sens à propos de la mort du mari de mistress Summer.

« Maxwell était désespéré. L’infortunée livrée, par son erreur, à la justice, n’avait pas été condamnée, il est vrai ; mais elle était morte en prison, emportée par un mal terrible que le désespoir, la honte et les privations avaient provoqué ; sa mémoire était flétrie ; sa fille, réduite à la misère et déshonorée.

« Et c’était lui, le docteur éminent, le savant estimé, l’honnête homme, c’était lui qui avait commis cette épouvantable erreur ! C’était donc à lui de la réparer, autant qu’il était en son pouvoir.

« Cette résolution prise, Stephan se donna entièrement à l’œuvre qu’il s’était imposée.

« Tout d’abord, sacrifiant sa réputation de praticien impeccable, il fit paraître un rapport dans lequel il reconnaissait franchement s’être trompé, et dont la publicité eut pour résultat la réhabilitation complète de Margy Summer ; puis il fit élever à cette pauvre femme un monument funèbre convenable et adopta sa fille.

« Enfin, abandonnant sa haute situation à Philadelphie, il se condamna à consacrer plusieurs années de sa vie à soigner gratuitement les malheureux et à suivre les grands procès criminels,