Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/90

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À la lecture de ces lignes, Plemen demeura un instant interdit nous n’oserions même affirmer qu’il ne murmura pas le mot : « imbécile », à l’adresse de son ami, mais il se remit rapidement de sa surprise, ce que ne fit pas la terrible tante, lorsqu’elle apprit que son neveu lui échappait tout à la fois comme gendre et comme oncle à héritage pour ses filles.

— Je savais bien, s’écria-t-elle, que ce garçon-là tournerait mal !

Tourner mal, pour l’honorable dame, c’était n’avoir point épousé sa fille !

Dans sa colère, elle s’empressa d’aller raconter partout comment M. Deblain ramenait, du fond de l’Amérique, une aventurière, une femme de rien à laquelle il avait donné son nom !

Pendant ce temps-là, campée avec son mari dans ce coquet appartement du boulevard Haussmann, où le docteur et Raymond avaient si souvent reçu joyeuse compagnie, la fille du gros Elias faisait connaissance avec Paris, ses théâtres, ses promenades, ses restaurants, ses grands couturiers, ses modistes en renom, et elle écrivait à sa sœur :

« Depuis mon arrivée en France ou plutôt à Paris, je mène une adorable existence ; c’est chaque jour un plaisir nouveau. Toi seule me manque, ma chérie. Mon mari a le double de mon âge, mais, de caractère, il est aussi jeune que moi. Il