Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/101

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parfois d’une lumière de bateau pêcheur, ou des flammes de quelque bûcher brûlant à terre en l’honneur du Siva.

Au point du jour, nous étions par le travers de Jeffnapatnam, l’un des anciens royaumes de Ceylan.

Je dus prendre alors la barre pour quelques instants, afin de laisser le patron se livrer avec ses hommes aux pratiques religieuses que n’omet jamais tout bon indien au moment où le soleil paraît sur l’horizon.

Réunis à l’avant, debout sur un seul pied et l’autre appuyé contre la cuisse, ce qui, à cause des mouvements de roulis de l’embarcation, leur donnait un peu la tournure d’enfants jouant à cloche-pieds, les Indiens s’étaient placés en face du soleil. Dès qu’il parut, ils le saluèrent avec une hymne et des offrandes de fleurs et de fruits ; puis, se tournant lentement vers le couchant, en ayant l’air de suivre la marche de l’astre dans le ciel, ils répétèrent une dernière strophe en se jetant quelques gouttes d’eau sur le front.

Les dévotions du matin étaient terminées.

Au commencement de la nuit nous laissâmes tomber l’ancre de notre bateau à l’abri des falaises de la pointe Calymère, extrémité sud de la côte de Coromandel.

Au lever de la lune, c’est-à-dire à dix heures du soir, nous reprîmes notre course vers l’entrée de la rivière dont nous sentions déjà les courants, mais,