Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/112

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Je vais essayer de vous décrire le costume d’une de ces bayadères, qui se rapprochait souvent de nous et que sir John trouvait fort à son goût.

C’était, du reste, une charmante créature, malgré la teinte un peu foncée de sa peau. Les attaches de ses pieds et de ses mains étaient d’une délicatesse extrême ; ses grands yeux, ombragés de longs cils noirs, lançaient des regards à enflammer des cœurs bien moins inflammables que celui de l’inflammable commandant du Fire-Fly.

Son costume se composait de cinq pièces principales : une chemise diaphane tissée avec des fils d’ananas ; de larges pantalons de mousseline de soie, tombant sur ses petites chevilles fines et délicates ; une jupe très-courte et très-ample, faite d’une riche étoffe brodée d’or et d’argent ; une petite veste en soie rose ne rejoignant pas la jupe et s’arrêtant au-dessous des seins, qu’elle soutenait sans les cacher ; et, par-dessus tout cela, drapé avec coquetterie et un art parfait, un long voile de mousseline brodée, faisant le tour de sa taille et retombant gracieusement sur ses épaules après avoir couvert un des côtés de sa poitrine.

Le bas de ses jambes et ses poignets étaient ornés de larges bracelets d’or ; les doigts de ses petits pieds cambrés étaient, comme ceux de ses mains mignonnes, chargés de bagues précieuses où se mêlaient diamants et rubis. À son cou, qui supportait une tête petite comme celle d’une impératrice ro-