Page:René de Pont-Jest - Le Fire-Fly.djvu/163

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bawurchee, à quelques pas, préparaient le souper, les bahîs, enveloppés dans leurs pièces de mousseline, se séchaient des ablutions qu’ils venaient de faire à la rivière ; les domestiques empressés allaient et venaient, attachant les chevaux, cuisant le riz, obéissant enfin avec ce silence habituel du serviteur hindou.

Cette animation était évidemment celle de gens qui ne pensaient qu’à leurs propres affaires. Je me plaisais à observer tous ces détails si nouveaux pour moi, qui m’auraient rassuré complètement sur notre nouvelle connaissance si j’avais eu quelques soupçons.

Grâce à mon ignorance, ma conversation avec Nana-Seader ne pouvait être que des plus courtes. Dès qu’il m’aperçut, il m’envoya de la main un salut que je lui rendis ; puis, pour ne pas lui donner une trop mauvaise idée de ma discrétion, fort enchanté de mon exploration, je m’en retournai bien vite vers notre tente, où m’attendaient sir John et Goolab-Soohbee pour prendre notre repas du soir.

Nous en étions au thé, ce compagnon inséparable de tous les Anglais en voyage, lorsque des sons d’instruments nous attirèrent hors de la tente.

C’étaient les musiciens de Nana-Seader qui commençaient leur service.

La jolie fille de l’Inde, à ces mesures précipitées qui lui rappelaient ses triomphes chorégraphiques, pouvait à peine contenir sa joie. Ses petits pieds