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CHAPITRE XII


Le Gange. — L’auteur présente à ses lecteurs le Fire-Fly et son équipage.

Le lendemain, au lever du soleil, le matelot en vigie sur les barres du grand perroquet signala la terre.

Comme un point se découpait sur le ciel gris de l’horizon, c’était la sentinelle avancée des cent bras du Gange, c’était Saugor, l’île aux tigres, dont nous n’étions plus guère éloignés que de huit lieues.

Nous ne pouvions cependant pas espérer mouiller avant le soir, car déjà nous sentions les rapides courants du Hougli. Malgré la brise, nous n’avancions que lentement.

Autour de nous, la mer avait perdu cette belle teinte d’azur que lui donne dans tout l’Océan indien la transparence de l’atmosphère ; les flots chargés des eaux du fleuve sacré étaient boueux. C’est sans aucun doute l’aspect de cette plaine liquide, mais