présence du colosse. La supériorité de notre temps, que je n’hésite pas à proclamer, c’est que, tandis que Balzac, à de rares exceptions près, ne conçoit les femmes que comme irréprochables ou dépravées, nous voyons dans leurs fautes mêmes toujours quelque chose qui les grandit, les excuse et les pardonne.
Quand on aime ou qu’on a aimé les femmes et qu’on en écrit, on s’irrite contre les vieux axiomes, contre le : ménagère ou courtisane de Proudhon remplaçant : l’ange ou démon des romantiques. Les dilemmes violents sont tout à fait hors de la vérité. La tendresse du « féministe » aussi bien que l’art du romancier conduisent également à trouver dans la femme, même contre l’apparence et au mépris de la règle commune, un coin du cœur où fleurit l’idéal, qu’une philosophie attentive fait découvrir même dans des actions parfois étranges et des situations condamnées.
Vous l’avez fait, je n’ai qu’à le dire. C’est aux femmes à vous être reconnaissantes, en vous lisant.
- Bien à vous.
- 23 août 1889.