Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/175

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— C’est cela… et sans retourner rue d’Assas. Votre tante est prévenue, elle doit vous attendre dans mon antichambre ou dans la galerie. Vous pouvez la rejoindre.

— Merci, monsieur, merci de tout mon cœur. Si vous saviez !

— Si je ne sais rien, c’est votre faute.

— Il est vrai et je vous en demande pardon !

Le procureur impérial se leva pour reconduire la jeune femme jusque sur le seuil de son cabinet, d’où il la vit se jeter dans les bras de Mme  Bertin.

Le soir même, Mme  Noblet entra avec son enfant chez les Dames Augustines, rue de Sèvres.

Ainsi que certains autres établissements du même genre, ce couvent recevait ce qu’on appelle des dames en chambre, et comme la veuve de l’universitaire n’avait pas manqué d’apprendre à la supérieure que sa nouvelle pensionnaire était la petite-nièce de Mgr  Trémont et que sa sœur avait pris le voile à Chartres, elle fut accueillie avec un empressement tout maternel.

On l’installa avec son fils et Jeanne, sa domestique, dans deux chambres presque coquettes, dont les fenêtres donnaient sur un grand jardin planté d’arbres centenaires, véritable Éden au milieu de Paris.

Elle serait servie dans son appartement, où elle recevrait aussi souvent que cela lui conviendrait les personnes qu’elle autoriserait à lui rendre visite, et elle serait absolument libre de sortir, pourvu qu’elle rentrât à huit heures du soir, conformément aux règlements de la communauté.