Aller au contenu

Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il devait être suivi de la collation des dons du Saint-Esprit[1], laquelle se faisait au moyen d’une prière prononcée par les apôtres sur la tête du néophyte, avec l’imposition des mains.

Cette imposition des mains, déjà si familière à Jésus[2], était l’acte sacramentel par excellence[3]. Elle conférait l’inspiration, l’illumination intérieure, le pouvoir de faire des prodiges, de prophétiser, de parler les langues. C’était ce qu’on appelait le baptême de l’Esprit. On croyait se rappeler une parole de Jésus : « Jean vous a baptisés par l’eau ; mais vous, vous serez baptisés par l’Esprit[4]. » Peu à peu, on fondit ensemble toutes ces idées, et le baptême se conféra « au nom du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint[5]. » Mais il n’est pas probable que cette formule, aux premiers jours où nous sommes, fût encore employée. On voit la simplicité de ce culte chrétien primitif. Ni Jésus ni les apôtres ne l’avaient inventé. Certaines sectes juives avaient adopté avant eux ces

  1. Act., viii, 16 ; x, 47.
  2. Matth., ix, 18 ; xix, 13, 15 ; Marc, v, 23 ; vi, 5 ; vii, 32 ; viii, 23, 25 ; x, 16 ; Luc, iv, 40 ; xiii, 13.
  3. Act., vi, 6 ; viii, 17-19 ; ix, 12, 17 ; xiii, 3 ; xiv, 6 ; xxviii, 8 ; I Tim., iv, 14 ; v, 22 ; II Tim., i, 6 ; Hébr., vi, 2 ; Jac., v, 13.
  4. Matth., iii, 11 ; Marc, i, 8 ; Luc, iii, 16 ; Jean, i, 26 ; Act., i, 5 ; xi, 16 ; xix, 4.
  5. Matth., xxviii, 19.