Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/178

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c’est-à-dire « le fils de la prophétie » ou « de la « prédication »[1]. Il comptait, en effet, au nombre des prophètes[2], c’est-à-dire des prédicateurs inspirés. Nous le verrons plus tard jouer un rôle capital. Après saint Paul, ce fut le missionnaire le plus actif du premier siècle. Un certain Mnason, son compatriote, se convertit vers le même temps[3]. Chypre avait beaucoup de juiveries[4]. Barnabé et Mnason étaient sans doute des Juifs de race[5]. Les relations intimes et prolongées de Barnabé avec l’Église de Jérusalem font croire que le syro-chaldaïque lui était familier.

Une conquête presque aussi importante que celle de Barnabé fut celle d’un certain Jean, qui portait le surnom romain de Marcus. Il était cousin de Barnabé, et circoncis[6]. Sa mère Marie devait jouir d’une honnête aisance ; elle se convertit comme son fils, et sa demeure fut plus d’une fois le rendez-vous des apôtres[7].

  1. Act., iv, 36-37. Cf. ibid., xv, 32.
  2. Ibid., xiii, 1.
  3. Ibid., xxi 16.
  4. Jos., Ant., XIII, x, 4 ; XVII, xii, 1, 2 ; Philo, Leg. ad Caium, § 36.
  5. Cela résulte pour Barnabé de son nom Hallévi et de Col., iv, 10-11. Mnason semble la traduction de quelque nom hébreu où entrait la racine zacar, comme Zacharie.
  6. Col., iv, 10-11.
  7. Act., xii, 12.