Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/237

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toutes les bonnes et anciennes maisons juives, appartenait au parti des pharisiens[1]. Paul fut élevé dans les principes les plus sévères de cette secte[2], et, s’il en répudia plus tard les dogmes étroits, il en garda toujours la foi ardente, l’âpreté et l’exaltation.

Tarse était, à l’époque d’Auguste, une ville très-florissante. La population appartenait, pour la plus grande partie, à la race grecque et araméenne ; mais les juifs y étaient nombreux, comme dans toutes les villes de commerce[3]. Le goût des lettres et des sciences y était fort répandu, et aucune ville du monde, sans excepter Athènes et Alexandrie, n’était aussi riche en écoles et en instituts scientifiques[4]. Le nombre des hommes savants que Tarse produisit ou qui y firent leurs études est vraiment extraordinaire[5]. Mais il ne faudrait pas conclure de là que Paul reçut une éducation hellénique très-soignée. Les juifs fréquentaient rarement les établissements d’instruction profane[6]. Les écoles les plus célèbres de Tarse étaient les écoles de rhétorique[7]. La première chose qu’on

  1. Act., xxiii, 6.
  2. Phil., iii, 5 ; Act., xxvi, 5.
  3. Act., vi, 9 ; Philo, Leg. ad Caium, § 36.
  4. Strabon, XIV, x, 13.
  5. Ibid., XIV, x, 14-15 ; Philostrate, Vie d’Apollonius, 7.
  6. Jos., Ant., dernier paragraphe. Cf. Vie de Jésus, p. 33-34.
  7. Philostrate, loc. cit.