Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/30

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récits de la vie d’outre-tombe de Jésus sont dans un complet désaccord sur la durée de cette vie. On tenait si peu à être historique, que le même narrateur ne se faisait nul scrupule de proposer successivement deux systèmes inconciliables. Les trois récits de la conversion de Paul dans les Actes[1] offrent aussi de petites différences qui prouvent simplement combien l’auteur s’inquiétait peu de l’exactitude des détails.

Il semble donc qu’on serait fort près de la vérité en supposant que les Actes furent écrits vers l’an 80. L’esprit du livre, en effet, répond bien à l’âge des premiers Flaviens. L’auteur paraît éviter tout ce qui aurait pu blesser les Romains. Il aime à montrer comment les fonctionnaires romains ont été favorables à la secte nouvelle, parfois même l’ont embrassée[2], comment du moins ils l’ont défendue contre les Juifs, combien la justice impériale est équitable et supérieure aux passions des pouvoirs locaux[3]. Il insiste en particulier sur les avantages que Paul dut à son titre de citoyen romain[4]. Il coupe court brus-

  1. Ch. x, xxii, xxvi.
  2. Le centurion Cornélius, le proconsul Sergius Paulus.
  3. Act., xiii, 7 et suiv. ; xviii, 12 et suiv. ; xix, 35 et suiv. ; xxiv, 7, 17 ; xxv, 9, 16, 25 ; xxvii, 2 ; xxviii, 17-18.
  4. Ibid., xvi, 37 et suiv. ; xxii, 26 et suiv.