Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/131

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apôtres firent plus de prosélytes encore hors de la synagogue[1], au milieu de ces populations sympathiques, que les vieux cultes ne satisfaisaient plus. La belle morale de Paul ravissait les bons Lycaoniens[2] ; leur crédulité, d’ailleurs, les disposait à accueillir avec admiration ce qu’ils prenaient pour des miracles et des dons surnaturels de l’Esprit[3].

L’orage qui avait forcé les prédicateurs de quitter Antioche de Pisidie se renouvela à Iconium. Les juifs orthodoxes cherchèrent à animer la population païenne contre les missionnaires. La ville se divisa en deux partis. Il y eut une émeute ; on parlait de lapider les deux apôtres. Ils s’enfuirent et quittèrent la capitale de la Lycaonie[4].

Iconium est situé près d’un lac temporaire, à l’entrée du grand steppe qui forme le centre de l’Asie Mineure et qui a été jusqu’ici rebelle à toutes les civilisations. La route vers la Galatie proprement dite et la Cappadoce était fermée. Paul et Barnabé se mirent à contourner le pied des montagnes arides qui forment un demi-cercle autour de la plaine du

  1. Gal., iv, 8 ; v, 2 ; vi, 12. Sur l’application que nous faisons ici de l’Épître aux Galates, voir ci-dessous, p. 48-51.
  2. Gal., v, 21.
  3. Gal., iii, 2-5.
  4. Act., xiv et suiv. ; II Tim., iii, 11.