Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/159

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liés par la foi et l’amour du Christ, deux chrétiens pouvaient ainsi être empêchés de contracter mariage. L’israélite converti à Jésus qui voulait épouser une sœur de race grecque entendait appeler cette union, sainte à ses yeux, des noms les plus outrageants[1].

Les prescriptions sur les viandes pures et impures n’avaient pas moins de conséquence. On en peut juger par ce qui se passe encore de nos jours. La nudité n’étant plus dans les mœurs modernes, la circoncision a perdu pour les israélites tous ses inconvénients. Mais la nécessité de boucheries séparées est restée pour eux fort gênante. Elle oblige ceux qui sont rigides à ne pas manger chez les chrétiens et par conséquent à se séquestrer de la société générale. Ce précepte est la cause principale qui tient encore, en beaucoup de pays, le judaïsme à l’état de secte cloîtrée. Dans les pays où les israélites ne sont pas séparés du reste de la nation, il est une pierre de scandale ; pour le comprendre, il suffit d’avoir vu à quel point les juifs puritains, arrivant d’Allemagne ou de Pologne, sont blessés des licences que leurs coreligionnaires se permettent de ce côté du Rhin. Dans des villes comme Salonique, où la majorité de

  1. Comp. I Cor., vii