Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/176

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ques et peut-être même de Jean. Mais le mot fut prononcé. Ces horizons larges, qui n’étaient guère ceux de Jérusalem, frappèrent beaucoup l’âme enthousiaste de Pierre. Paul fit sur lui la plus grande impression et le gagna complètement. Jusque-là, Pierre avait peu voyagé ; ses visites pastorales ne s’étaient pas étendues, ce semble, hors de la Palestine. Il devait avoir environ cinquante ans. L’ardeur voyageuse de Paul, les récits de ses courses apostoliques, les projets qu’il lui communiquait pour l’avenir allumaient son ardeur. C’est à partir de ce temps qu’on voit Pierre s’absenter de Jérusalem et mener à son tour la vie errante de l’apostolat.

Jacques, avec sa sainteté d’un goût si équivoque, était le coryphée du parti judaïsant[1]. C’était par lui que s’étaient faites presque toutes les conversions de pharisiens[2] ; les exigences de ce parti[3] s’imposaient à lui. Tout porte à croire qu’il ne fit aucune concession sur le principe dogmatique[4] ; mais une opinion modérée et conciliatrice commença bientôt à se faire

  1. Act., xxi, 18 et suiv. ; Gal., ii, 12.
  2. Hégésippe, dans Eus., H. E., II, 23.
  3. Ce sont là sans doute les παρείσακτοι ψευδάδελφοι de Gal., ii, 4.
  4. Les Actes prétendent le contraire. Mais Gal., ii, 12, prouve qu’il ne modifia pas son opinion.