Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/206

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ses premiers jours les traits essentiels qui la distingueront dans sa longue et merveilleuse histoire. Fille directe de Jérusalem, l’Église romaine aura toujours un caractère ascétique, sacerdotal, opposé à la tendance protestante de Paul. Pierre sera son véritable chef ; puis, l’esprit politique et hiérarchique de la vieille Rome païenne la pénétrant, elle deviendra vraiment la nouvelle Jérusalem, la ville du pontificat, de la religion hiératique et solennelle, des sacrements matériels qui justifient par eux-mêmes, la ville des ascètes à la façon de Jacques Obliam, avec ses callosités aux genoux et sa lame d’or sur le front. Elle sera l’Église de l’autorité. À l’en croire, le signe unique de la mission apostolique sera de montrer une lettre signée des apôtres, de produire un certificat

    Genèse, Assomption de Moïse). Les Pères grecs du ive et du ve siècle furent fort hostiles à cette littérature, même à l’Apocalypse. L’Église grecque relève plus directement de Paul que l’Église latine ; en Orient, Paul a vraiment détruit ses ennemis. Notez l’accueil favorable que le montanisme (hérésie qui a des liens avec le judéo-christianisme) et les autres sectes du même genre trouvèrent à Rome. Tertullien, Adv. Prax., 1 ; saint Hippolyte (?) Philosophum., IX, 7, 12, 13 et suiv. Voir surtout, dans Eus., H. E., V, 28, ce qui concerne l’hérésie d’Artémon et de Théodote, en remarquant le principe des artémonites, selon lequel la doctrine traditionnelle de l’Église de Rome avait été altérée à partir de Zéphyrin.