Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/239

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

simple métaphore[1]. Est-il cependant absolument impossible que Paul ait contracté avec cette sœur une union plus intime ? On ne saurait l’affîrmer. La seule chose qui soit sûre, c’est que Paul ne menait pas avec lui de sœur dans ses voyages. Toute une branche de la tradition ecclésiastique a prétendu, nonobstant cela, qu’il était marié[2]. Le caractère de la femme chrétienne se dessinait de plus en plus. À la femme juive, parfois si forte, si dévouée, à la femme syrienne, qui doit à la molle langueur d’une organisation malade des éclairs d’enthousiasme et d’amour, à Tabithe, à Marie de Magdala, succède la femme grecque, Lydie, Phœbé, Chloé, vives, gaies, actives, douces, distinguées, ouvertes à tout et cependant discrètes, laissant faire leur maître, se subordonnant à lui, capables de ce qu’il y a de plus grand, parce qu’elles se contentèrent d’être les collaboratrices des hommes et leurs sœurs, de les aider quand ils faisaient de belles et

    σύζυγος (v. 3) convient aussi très-bien à la riche Lydie (συλλαμϐάνου). Quelques-uns prennent Σύζυγος comme un nom propre ; mais on n’a pas ailleurs un seul exemple d’un tel nom.

  1. Comparez γνησίῳ τέκνῳ, I Tim., i, 2 ; Tit., i, 4. Paul appelait de même la mère de Rufus « ma mère » (Rom., xvi, 13).
  2. Outre Clément d’Alexandrie et Eusèbe, précités, voir Pseudo-Ignace, Ad Philad., 4 (Dressel). Cf. les Apôtres, p. 172.