Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/244

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procéder à son élargissement. L’embarras de ceux-ci était assez grand ; ils vinrent, et décidèrent Paul à quitter la ville.

Les deux prisonniers, une fois délivrés, se rendirent chez Lydie. On les reçut comme des martyrs ; ils adressèrent aux frères les dernières paroles d’exhortation et de consolation, et ils partirent. Dans aucune ville encore Paul n’avait été si aimé et n’avait tant aimé. Timothée, qui ne s’était pas vu impliqué dans la poursuite, et Luc, qui jouait un rôle secondaire, restèrent à Philippes[1]. Luc ne devait revoir Paul que cinq ans après.

Paul et Silas, sortis de Philippes, suivirent la voie Égnatienne et se dirigèrent sur Amphipolis. Ce fut une des plus belles journées de voyage de Paul. En sortant de la plaine de Philippes, la voie s’engage dans une vallée riante, dominée par les hautes masses du Pangée[2]. On y cultive le lin et les plantes

  1. Pour Timothée, cela résulte de Act., xvii, 4, 10, 14, 15. Pour Luc, cela résulte de ce que le « nous » ne reparaît plus avant Act., xx, 5, au moment de la troisième mission où Paul revient dans les parages de la Macédoine et de la Troade.
  2. On pourrait supposer que Paul prit par le nord du Pangée (Leake, Travels in northern Greece, III, p. 179-180 ; Conybeare et Howson, I, p. 340) ; mais, outre que des traces qui peuvent être celles de la voie Égnatienne se voient au sud, je me suis assuré qu’aujourd’hui, pour aller du Dekili-tasch (le khan de Philippes) à