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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/245

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des pays les plus tempérés. De grands villages se montrent dans tous les plis de la montagne. La voie romaine est formée de dalles de marbre. À chaque pas, presque sous chaque platane, des puits profonds, remplis d’une eau venant directement des neiges voisines et filtrée par d’épaisses couches de terrains perméables, s’offrent au voyageur. Des rochers de marbre blanc donnent ouverture à de petites rivières d’une limpidité incomparable. C’est là qu’on apprend à placer l’eau parfaite au premier rang entre les dons de la nature. Amphipolis était une grande ville, capitale de la province[1], à une heure environ de l’embouchure du Strymon. Les apôtres paraissent ne s’y être point arrêtés[2], peut-être parce que c’était une ville purement hellénique.

D’Amphipolis, les apôtres, après être sortis de l’estuaire du Strymon, s’engagèrent entre la mer et la montagne, au travers de bois épais et de prairies qui s’avancent jusqu’au sable du rivage. La première

    Iénikeui, on passerait par la vallée qui s’étend de Pravista à Orfani.

  1. Tite-Live, XLV, 29 (cf. Pline, IV, 17) ; nonobstant Act., vi, 12. Voir cependant Strabon, VII, fragment 21. Amphipolis a presque entièrement disparu. Un village assez actif, Iénikeui, s’est formé sur son emplacement.
  2. Act., xvii, 1.