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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/248

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devant lui, et il devinait par son expérience qu’il trouverait là une base excellente pour fonder quelque chose de grand.

Depuis la domination romaine, Thessalonique était devenue un des ports les plus commerçants de la Méditerranée. C’était une ville très-riche et très-peuplée[1]. Elle avait une grande synagogue, servant de centre religieux au judaïsme de Philippes, d’Amphipolis et d’Apollonie, qui n’avaient que des oratoires[2]. Paul suivit ici sa constante pratique. Durant trois sabbats consécutifs, il parla dans la synagogue, répétant son uniforme discours sur Jésus, prouvant qu’il était le Messie, que les Écritures avaient trouvé en lui leur réalisation, qu’il avait dû souffrir, qu’il était ressuscité. Quelques juifs se convertirent ; mais les conversions furent nombreuses surtout parmi les Grecs « craignant Dieu ». C’était toujours cette classe qui fournissait à la foi nouvelle ses plus zélés adhérents.

Les femmes venaient en foule. Tout ce qu’il y avait de meilleur dans la société féminine de Thessalonique observait déjà depuis longtemps le sabbat

  1. Strabon, VII, vii, 4 ; Lucien, Lucius, 46 ; Appien, Guerres civ., IV, 118.
  2. Act., xvii, 1. La leçon ἡ συναγώγη paraît la bonne. Cf. Philon, Leg., § 36.