Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/268

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pour elle une seconde vie[1]. Le monde, revenu à la raison et à la vertu, reconnaît sa mère. Nerva, Hérode Atticus, Adrien, Antonin, Marc-Aurèle la restaurent, la dotent à l’envi de monuments et d’institutions nouvelles. Athènes redevient pour quatre siècles la ville des philosophes, des artistes, des beaux esprits, la ville sainte de toute âme libérale, le pèlerinage de ceux qui aiment le beau et le vrai[2].

Mais ne devançons pas les temps. Au triste moment où nous sommes, la vieille splendeur avait disparu, et la nouvelle n’avait pas commencé. Ce n’était plus « la ville de Thésée », et ce n’était pas encore « la ville d’Adrien ». Au ier siècle avant notre ère, l’école philosophique d’Athènes avait été fort brillante : Philon de Larisse, Antiochus d’Ascalon y avaient continué ou modifié l’Académie[3] ; Cratippe y enseigna le péripatétisme, et sut être à la fois l’ami, le maître, le consolateur ou le protégé de Pompée, de César, de Cicéron, de Brutus. Les Romains les plus célèbres et les plus affairés, entraînés en Orient par leur ambition, s’arrêtaient tous à Athènes pour y entendre les philosophes en vogue. Atticus, Crassus,

  1. Voir surtout la lettre de Pline le Jeune à Maximus, partant pour l’Achaïe (Epist., VIII, 24).
  2. Cf. Corpus inscr. gr., no 3831.
  3. Cic., De oratore, I, 11 ; Acad. priorum, ii entier.