Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/282

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n’est pas nécessaire. L’Aréopage avait conservé sous les Romains son ancienne organisation[1]. Il avait même vu ses attributions s’accroître par suite de la politique qui porta les conquérants à supprimer en Grèce les anciennes institutions démocratiques et à les remplacer par des conseils de notables. L’Aréopage avait toujours été le corps aristocratique d’Athènes ; il gagna ce que perdit la démocratie. Ajoutons qu’on était à une époque de dilettantisme littéraire et que ce tribunal, par sa célébrité classique, exerçait un grand prestige. Son autorité morale était reconnue du monde entier[2]. L’Aréopage redevint ainsi, sous la domination romaine, ce qu’il avait été à diverses reprises dans l’histoire de la république athénienne, un corps politique, presque dégagé de fonctions judiciaires, le vrai sénat d’Athènes, n’intervenant qu’en certains cas et constituant une noblesse conservatrice de fonctionnaires retraités[3]. À partir du ier siècle de notre ère, l’Aréopage figure dans les inscriptions en tête des pou-

  1. Val. Max., II, vi, 3 ; Tacite, Ann., II, 55 ; Aulu-Gelle, XII, 7 ; Ammien Marcellin, XXIX, ii, 19.
  2. Val. Max., VIII, i, amb., 2 ; Aulu-Gelle, XII, 7 ; Cic., Pro Balbo, 12 ; Ælius Aristide, Panathen., p. 314 (Dindorf).
  3. Cicéron, De nat. deorum, II, 29 ; Pausanias, I, xxviii, 5-8 ; Plutarque, An seni sit ger. resp., 20 ; Corp. inscr. gr., nos 480, 3831.