Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/363

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analogues à ces « collèges domestiques » dont on trouve vers le même temps des exemples au sein de la société païenne[1]. Sans doute, dans les grandes villes qui possédaient plusieurs de ces Églises domestiques, il y avait des Églises plénières où toutes les Églises partielles se réunissaient[2] ; mais, en général, l’esprit du temps était porté vers les petites sociétés. Toutes les grandes choses se sont ainsi fondées dans des centres peu considérables, où l’on est étroitement serré l’un contre l’autre, et où les âmes sont échauffées par un puissant amour.

Le bouddhisme seul jusque-là avait élevé l’homme à ce degré d’héroïsme et de pureté. Le triomphe du christianisme est inexplicable, quand on ne l’étudie qu’au ive siècle. Il arriva pour le christianisme ce qui arrive presque toujours dans les choses humaines : il réussit quand il commençait à décliner moralement ; il devint officiel quand il n’était déjà plus qu’un reste

  1. Inscriptions dans Mommsen, De coll. et sod. Rom., p. 78, note 25 ; 96 ; dans de Rossi, Roma sott., p. 209 ; Fabretti, Inscr. domest., p. 430 et suiv., p. 146, no 178 ; Orelli, 2414, 4938 ; Gruter, 1117, 7 ; Amaduzzi, Anecd. litt., I, p. 476, nos 39, 40 ; Pline, Epist., VIII, 16.
  2. Ainsi Éphèse, qui avait au moins trois Églises particulières (Rom., xvi, 5, 14, 15), n’en constituait pas moins dans son ensemble une seule et même Église. Corinthe n’avait, ce semble, qu’une seule Église particulière (Rom., xvi, 23, texte grec).