Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/405

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livré lui-même pour nos péchés, afin de nous sauver du monde pervers où nous vivons, conformément à la volonté de Dieu notre père, auquel soit la gloire dans tous les siècles des siècles. Amen.

« J’admire que si vite vous vous laissiez détourner de celui qui vous a appelés en la grâce du Christ, pour passer à un autre Évangile ; non qu’il y ait deux Évangiles, mais il y a certaines gens qui veulent vous troubler et changer la doctrine du Christ. Écoutez-moi bien : Si jamais quelqu’un, fût-ce moi-même, fût-ce un ange du ciel, venait vous évangéliser autrement que je ne l’ai fait, qu’il soit anathème ! Ce que je vous ai dit, je vous le dis encore : Si quelqu’un vous prêche autre chose que ce que vous avez appris, qu’il soit anathème ! Sont-ce les bonnes grâces des hommes ou celles de Dieu que je cherche à gagner ? Est-ce aux hommes que je cherche à plaire ? Ah ! si je plaisais aux hommes, je ne serais plus serviteur de Christ.

« Je vous le déclare, en effet, mes frères : l’Évangile que je vous ai prêché n’est pas d’origine humaine. Je ne l’ai point reçu, je ne l’ai point appris des hommes ; je l’ai appris par une révélation de Jésus-Christ. Vous avez entendu parler de ma conduite quand j’étais dans le judaïsme ; vous savez avec quel excès je persécutais et ravageais l’Église de Dieu, et aussi comment je surpassais ceux de mon âge et de ma race par mon zèle à garder nos traditions nationales. Mais, quand celui qui m’a choisi dès le sein de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce daigna faire pour moi une apparition de son fils, afin que je fusse son évangéliste auprès des gentils, sur-le-champ, sans