Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

respect que l’homme doit à son corps : Dieu le ressuscitera ; les corps des fidèles sont le temple du Saint-Esprit, les membres du Christ. Quel crime de prendre les membres du Christ pour en faire les membres d’une courtisane[1] ! La chasteté absolue est ce qui vaut le mieux[2] ; la virginité est l’état parfait ; le mariage a été établi comme un moindre mal. Mais, dès qu’il est contracté, les deux parties ont l’une sur l’autre des droits égaux. L’interruption des rapports conjugaux ne doit être admise que pour un temps et en vue des devoirs religieux. Le divorce est interdit, sauf pour les cas de mariage mixte où la partie infidèle se retire la première.

Les mariages contractés entre chrétiens et infidèles peuvent être continués. La femme fidèle sanctifie le mari infidèle, le mari fidèle sanctifie la femme infidèle, de la même manière que les enfants sont sanctifiés par les parents. On peut d’ailleurs espérer que la partie fidèle convertira l’autre. Mais les nouveaux mariages ne peuvent se faire qu’entre chrétiens[3]. Toutes ces questions se présentaient sous le jour le plus singulier, puisqu’on croyait que le

  1. I Cor., vi, 12 et suiv.
  2. I Cor., vii, 1 et suiv.
  3. I Cor., vii, 39.