Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/492

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Quant à la question du rôle des femmes dans l’église, on s’attend bien que l’apôtre la tranchera avec sa ferme rudesse. Il blâme les tentatives hardies des femmes de Corinthe et les rappelle à la pratique des autres communautés[1]. Les femmes ne doivent jamais parler ni même questionner dans l’église. Le don des langues n’est pas pour elles. Elles doivent être soumises à leur mari[2]. Si elles désirent savoir quelque chose, qu’elles le demandent à leur mari dans leur maison. Il est aussi honteux pour une femme de paraître sans voile à l’église que d’y paraître tondue ou rasée[3]. Le voile est d’ailleurs nécessaire à cause des anges[4]. On supposait les anges, présents au service divin[5], susceptibles d’être tentés par la vue de la chevelure des femmes[6], ou du moins d’être distraits par cette vue de leur office, qui est

  1. I Cor., xiv, 33-35.
  2. Comp. Éph., v, 22 et suiv.
  3. I Cor., xi, 3 et suiv. Cf. Sifré, sur Nombr., v, 18.
  4. Cf. Tertullien, Contre Marcion, V, 8 ; De virginibus velandis, 7.
  5. Voir Ps. cxxxviii, 1 ; Buxtorf, Synagoga, c. x, p. 222 ; c. xv, p. 306 (Bâle, 1661).
  6. Gen., vi, 2, et le Targum de Jonathan sur ce passage ; Testam. des douze patriarches, Ruben, 5. Selon les idées juives, les cheveux des femmes et la voix des femmes sont des nudités. Talm. de Bab., Berakoth, 24 a.