Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/494

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pas la communion du sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas la communion du corps du Christ ? De même qu’il n’y a qu’un seul pain, nous tous qui participons de ce pain unique, nous devenons, tout nombreux que nous sommes, un seul corps. Voyez Israël selon la chair ; ceux qui mangent de la victime ne communient-ils pas avec l’autel[1] ?… J’ai appris du Seigneur ce que je vous ai transmis, savoir que le Seigneur, dans la nuit où il fut livré, prit le pain, et qu’après avoir rendu grâces, il le rompit, et dit : " Ceci est mon corps, qui est pour vous : faites ceci en souvenir de moi. " De même, après le dîner, il prit la coupe, disant : " Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci, toutes les fois que vous boirez, en souvenir de moi. " Aussi, toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous signifiez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangerait le pain ou qui boirait de la coupe du Seigneur indignement serait coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun commence donc par s’examiner et qu’ensuite il mange du pain et boive de la coupe. Car celui qui mange et boit sans reconnaître le corps du Seigneur mange et boit son propre jugement[2]. »

Ce jugement qu’on encourt en méconnaissant la haute sainteté du repas du Seigneur n’est pas la

  1. I Cor., x, 16-18.
  2. I Cor., xi, 23-29. J’ai suivi le texte, plus court et plus authentique, du Codex Vaticanus et du Codex Sinaiticus, en écartant les petites additions du texte reçu, qui du reste ne font qu’expliquer le sens.