Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/522

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ennemis[1], et dans dix ans nous verrons l’Église d’Éphèse citée comme un modèle pour avoir su faire bonne justice de « ceux qui se disent apôtres sans l’être », pour avoir démasqué leur imposture, et pour la haine vigoureuse qu’elle porte aux « nicolaïtes », c’est-à-dire aux disciples de Paul[2]. Le parti judéo-chrétien exista sans doute à Éphèse dès le premier jour.

Aquila et Priscille, les collaborateurs de Paul, continuèrent après son départ à être le centre de l’Église. Leur maison, où l’apôtre avait demeuré, était le lieu de réunion de tout ce qu’il y avait de plus pieux et de plus zélé[3]. Paul se plaisait à célébrer partout les mérites de ce couple respectable, auquel il reconnaissait devoir la vie. Toutes les Églises de Paul les avaient pour cela en grande vénération. Épénète, le premier Éphésien qui se convertit, venait après eux[4] ; puis, une certaine Marie, qui paraît avoir été diaconesse, femme active et dévouée[5] ; puis, Urbanus, que Paul nomme son coopérateur[6] ;

  1. Rom., xvi, 17-20. Il faut se rappeler que Rom., xvi, 3-20, est un fragment d’une épître aux Éphésiens.
  2. Apoc., ii, 1 et suiv.
  3. I Cor., xvi, 19 ; Rom., xvi, 3-5 ; II Tim., iv, 19.
  4. Rom., xvi, 5. La leçon Ἀχαΐας est sûrement mauvaise. Comp. I Cor., xv, 15.
  5. Rom., xvi, 6. Ὑμᾶς paraît la bonne leçon ; comp. ibid., 12.
  6. Rom., xvi, 9.