Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/543

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et voulant, comme il dit, être irréprochable non-seulement devant Dieu, mais devant les hommes[1], exigea qu’on choisît partout, à l’élection, des députés chargés de porter, soigneusement scellée[2], l’offrande de chaque Église, afin d’écarter les soupçons que la malveillance aurait pu faire peser sur lui, au milieu d’un maniement de fonds considérable. Ces députés le suivaient déjà partout, et formaient autour de lui une sorte d’escorte d’adjudants toujours prêts à exécuter ses missions. C’étaient ceux qu’il appelait « les envoyés des Églises, la gloire de Christ[3] ».

L’habileté, la souplesse de langage, la dextérité épistolaire de Paul, étaient employées tout entières à cette œuvre. Il trouve pour la recommander aux Corinthiens les tours les plus vifs et les plus tendres[4] : il n’ordonne rien ; mais, connaissant leur charité, il se permet de leur donner un conseil. Voilà un an qu’ils ont commencé ; il s’agit maintenant de finir ; la bonne volonté ne suffit pas. Il n’est pas question de se mettre dans la gêne pour mettre les autres à l’aise. La règle en pareille matière, c’est l’égalité ou

  1. II Cor., viii, 21 ; Rom., xii, 17.
  2. Rom., xv, 28.
  3. II Cor., viii, 19-21, 23 ; Act., xx, 4 ; I Cor., xvi, 3-4 ; Phil., ii, 25.
  4. II Cor., viii, ix.