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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/581

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mal affermis qui l’accompagnaient, eût été d’un effet désastreux. Il invitait sans cesse les fidèles à prier Dieu pour que son offrande fût reçue favorablement par les saints[1]. Mettre ainsi de timides néophytes provinciaux en contact immédiat avec l’aristocratie de la capitale, était une pensée d’une suprême témérité. Guidé par son admirable droiture, Paul n’en persistait pas moins dans son projet. Il se croyait lié par un ordre de l’Esprit[2]. Il disait avec accent qu’il allait à Jérusalem servir les saints ; il se représentait comme le diacre des pauvres de Jérusalem[3]. Ses principaux disciples et les députés portant chacun l’offrande de leur Église étaient autour de lui, prêts à partir. C’étaient, rappelons-le, Sopatros de Bérée, Aristarque et Secundus de Thessalonique, Caïus de Derbé, Tychique et Trophime d’Éphèse, et enfin Timothée[4].

  1. Rom., xv, 30-31.
  2. Act., xx, 22.
  3. Rom., xv, 25, 26, 31.
  4. Act., xx, 4. Comp. I Cor., xvi, 3-4 ; II Cor., viii, 19, 23 ; ix, 4 ; Rom., xvi, 21. Il est vrai qu’au passage des Actes qui vient d’être cité, on lit dans la plupart des manuscrits : Συνείποντο δὲ αὐτῷ ἄχρι τῆς Ἀσίας. Mais, si l’on compare tous les passages qui viennent d’être allégués, on se convaincra que les personnages cités Act., xx, 4, étaient pour la plupart des députés des Églises, et qu’au moins ils partirent de Corinthe avec l’intention d’aller à