Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/592

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ques lieues d’elle, et pour inviter les anciens ou surveillants à venir le trouver. Ils vinrent avec empressement, et, quand ils furent réunis, Paul leur adressa un discours touchant, résumé et dernier mot de sa vie apostolique[1] :

« Depuis le jour où je suis venu en Asie, vous savez ce que j’ai été pour vous. Vous m’avez vu servir Dieu dans l’humilité, les larmes, les épreuves, et employer toutes mes forces à prêcher aux juifs et aux gentils le retour à Dieu et la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et maintenant, voilà que, lié par l’Esprit, je vais à Jérusalem. Je ne sais ce qui m’y attend ; je sais seulement que, de ville en ville, l’Esprit-Saint m’annonce[2] que des chaînes et des tribulations m’attendent. Mais peu m’importe ; je fais volontiers le sacrifice de ma vie, pourvu que j’achève ma course et que j’accomplisse la mission que j’ai reçue du Seigneur Jésus, de rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu. O vous tous à qui

  1. Le narrateur des Actes fut présent à ce discours ; mais il est clair qu’il ne faut pas chercher ici de reproduction littérale. Le narrateur aura, sans s’en douter, modifié le discours selon la disposition d’esprit où il était en écrivant son récit. La prédiction du verset 25 ne s’accorde pas bien avec Phil., ii, 24, et Philem., 22.
  2. Par des songes et des pressentiments, ou par des indices fortuits tenus pour prophétiques, ou par des prophètes : comp. Act., xxi, 4, 10 et suiv.