Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/593

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j’ai annoncé le royaume, je sais que vous ne verrez plus mon visage ; je proteste donc aujourd’hui que je suis innocent de la perte de ceux qui périront ; car je n’ai rien négligé pour vous faire connaître la volonté de Dieu. Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau auquel l’Esprit-Saint vous a donnés pour surveillants ; soyez les vrais pasteurs de l’Église que le Seigneur a acquise par son sang ; car je sais qu’après mon départ des loups rapaces tomberont sur vous et n’épargneront pas le troupeau. Et du milieu de vous se lèveront des hommes proférant des discours pervers, pour attirer des disciples après eux[1]. Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n’ai cessé jour et nuit d’exhorter chacun avec larmes. Et maintenant, je vous recommande à la grâce de Dieu, qui peut vous donner une place parmi les sanctifiés. Je n’ai désiré ni l’argent, ni l’or, ni le vêtement d’aucun de vous. Vous savez que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux de tous mes compagnons. Je vous ai montré comment on peut par le travail avoir encore de quoi secourir les pauvres et justifier la parole du Seigneur : " Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ". »

  1. Ici l’auteur des Actes force la nuance et nous offre des idées, non de l’an 58, où nous sommes, mais de l’an 75 ou 80.