Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/617

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L’effet de ce mot était toujours très-grand. Les exécuteurs s’écartèrent ; le centurion alla en référer au tribun ; le tribun fut très-surpris. Paul avait la mine d’un pauvre juif : « Est-il vrai que tu sois citoyen romain ? lui demanda Claudius. — Oui. — Mais, moi, j’ai dépensé une somme considérable pour avoir ce titre. — Et moi, je l’ai par naissance, » répondit Paul. Le stupide Claudius commença à craindre ; sa pauvre tête se torturait à chercher un sens à cette affaire. Les attentats contre les droits des citoyens romains étaient poursuivis d’une façon fort sévère. Le seul fait d’avoir attaché Paul au poteau en vue de la flagellation était un délit[1]. Une violence[2] qui fût restée ignorée s’il se fût agi d’un homme obscur pouvait maintenant arriver à de

    sur le genre de mort de Paul le supposent aussi citoyen romain (Tertullien, Præscr., 36) ; mais ce genre de mort a pu être conclu de l’assertion des Actes. Τρὶς ἐραϐδίσθην (II Cor., xi, 25) et les στίγματα (Gal., vi, 17) fortifieraient le doute ; car il n’est pas naturel que trois fois, sans compter le cas présent, Paul ait répété la scène de Philippes. La dévolution du procès de Paul à César ne suppose pas nécessairement le titre de citoyen romain : voir Jos., Vita, 3. La qualité de Tarsiote constitue une induction bien plus forte. Renier, Inscr. de l’Algérie, no 127 (ligne 26) et 721, et dans Wallon, Croyance due à l’Évangile, 2e édit., p. 509 ; Grotefend, Imp. rom. tributim descriptum, p. 149-150.

  1. Cic., In Verr., II, v, 62 et suiv.
  2. Digeste, XLVIII, xviii, 1.