discussions. Elles furent extrêmement tumultueuses. Ananie s’emporta, et, pour un mot qui lui parut blasphématoire, ordonna à ses assesseurs de souffleter Paul sur la bouche : « Dieu te frappera à ton tour, muraille blanchie, répondit Paul. Tu prétends me juger selon la Loi, et tu ordonnes de me frapper contrairement à la Loi. — Quoi ! tu injuries le grand prêtre de Dieu ! » dirent les assistants. Paul, se ravisant : « Je ne savais pas, frères, que c’était le grand prêtre ; si je l’avais su, je n’aurais point parlé de la sorte ; car il est écrit : " Tu n’insulteras pas le chef de ton peuple[1] ". » Cette modération était habilement calculée. Paul avait remarqué, en effet, que l’assemblée était divisée en deux partis, animés à son égard de sentiments fort divers : le haut clergé sadducéen lui était absolument hostile ; mais il pouvait s’entendre jusqu’à un certain point avec la bourgeoisie pharisienne[2]. « Frères, s’écria-t-il, je suis pharisien, fils de pharisien. Savez-vous pourquoi l’on m’accuse ? Pour mon espérance en la résurrection des morts. » C’était mettre le doigt sur une plaie vive. Les sadducéens niaient la résurrection, l’existence des anges
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