Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/79

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adressés à l’Église de Rome, ils ont été adressés à l’Église d’Éphèse. Les versets 17-20 ne peuvent davantage avoir été adressés aux Romains. Saint Paul y reprend le mot qui lui est habituel, quand il donne un ordre à ses disciples (παρακαλῶ) ; il s’exprime avec une extrême aigreur sur les divisions semées par ses adversaires ; on sent qu’il est là en famille ; il sait l’état de l’Église à laquelle il s’adresse ; il se fait gloire de la bonne réputation de cette Église ; il se réjouit d’elle comme un maître de ses élèves (ἐφ’ὑμῖν χαίρω). Ces versets n’ont pas de sens, si on les suppose adressés par l’apôtre à une Église qui lui aurait été étrangère ; chaque mot prouve qu’il avait prêché ceux à qui il écrit, et qu’ils étaient sollicités par ses ennemis. Ces versets ne peuvent avoir été adressés qu’aux Corinthiens ou aux Éphésiens. L’épître à la fin de laquelle ils se trouvent fut écrite de Corinthe ; ces versets, qui constituent une finale de lettre, ont donc été adressés à Éphèse. Comme nous avons montré que les versets 3-16 ont été également adressés aux fidèles d’Éphèse, nous obtenons ainsi un long fragment (xvi, 3-20) qui a dû faire partie d’une lettre aux Éphésiens. Dès lors, il devient plus naturel de rattacher à ces versets 3-20 les versets 1-2 du même chapitre, versets qui pourraient être considérés comme un post-scriptum après l’Amen, mais qu’il