mourir[1], tout cela saisit vivement l’imagination ardente d’un jeune débauché, sur qui les semblants de la pudeur exerçaient une illusion toute-puissante. Nous verrons bientôt Néron, dans son rôle d’Antechrist, créer en un sens l’esthétique nouvelle et repaître le premier ses yeux du spectacle de la pudicité chrétienne dévoilée. La dévote et voluptueuse Poppée le tenait dans un ordre de sentiments analogues. Le reproche conjugal qui amena sa mort[2] suppose que, dans ses relations les plus intimes avec Néron, elle n’abandonna jamais la hauteur qu’elle affectait au début de leurs relations[3]. — Quant à Acté, si elle ne fut pas chrétienne, ainsi qu’on l’a supposé, il ne s’en fallut pas de beaucoup. C’était une esclave originaire d’Asie, c’est-à-dire d’un pays avec lequel les chrétiens de Rome avaient des relations journalières. On a souvent remarqué que les belles affranchies qui eurent le plus d’adorateurs étaient fort adonnées aux religions orientales[4]. Acté garda toujours des goûts simples, et ne se détacha jamais complètement de son petit monde d’esclaves[5]. Elle appartint d’abord
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