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CHAPITRE VII.


L’ÉVANGILE GREC. MARC.


Le christianisme des pays grecs[1] avait encore plus besoin que celui des pays syriens d’une rédaction écrite de la vie et de l’enseignement de Jésus. Il semble, au premier coup d’œil, qu’il eût été bien simple de traduire, pour satisfaire à ce besoin, l’Évangile hébreu qui, peu après la ruine de Jérusalem, avait pris une forme arrêtée. Mais la traduction pure et simple n’était pas précisément le fait de ces temps ; aucun texte n’avait assez d’autorité pour se faire préférer aux autres ; il est douteux d’ailleurs que les petits livrets hébreux des nazaréens eussent passé la mer et fussent sortis de Syrie. Les hommes apostoliques qui étaient en rapport avec les églises d’Occident se fiaient à leur

  1. Nous ne parlons pas des pays latins. Le christianisme, à l’heure où nous sommes, n’a touché que Rome en fait de terre latine, et les chrétiens de Rome parlaient grec.