Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/136

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travail était daté de l’an xii d’Adrien[1]. Quoique simple prosélyte[2], il avait peut-être été élève d’Aquiba[3], et, en effet, son exégèse est le pendant exact de la casuistique du rabbin. À chaque mot hébreu répond un mot grec, même quand il résulte des absurdités de cette superposition[4].

    Talm., col. 1241. On semble les avoir confondus systématiquement (Hist. des lang. sémit., III, i, 2, note 1). Cf. Masséketh Semahoth, viii ; les Évangiles, p. 228, note 3.

  1. Epiph., De mensuris, 13. Épiphane avait dû prendre ce chiffre dans quelque manuscrit d’Aquila.
  2. Irénée, l. c. ; Eusèbe et Jérôme, l. c., surtout In Is., viii, 14. Quelquefois cependant saint Jérôme l’appelle judæum. Le Talmud en fait un prosélyte. Talm. de Jér., Megilla, 71 c ; Kidduschin, 59 a. Dans Masséketh Semahoth, viii, et dans Talm. de Bab., Aboda zara, 2 a, Aquila joue en effet le rôle d’un riche prosélyte. Cependant l’exégèse d’Aquila est en accord si parfait avec les principes de Rabbi Aquiba, qu’il faut qu’Aquila ait été nourri dans les écoles juives. Un prosélyte, gagné à la synagogue de la façon que prétend Épiphane (De mens., 14, 15, v. ci-dessus, p. 28-30), n’eût pas pris une place aussi marquée dans un monde aussi particulier.
  3. Talm. de Jér., Hagiga, ii, 1 ; Kidduschin, i, 1, fol 59 a ; saint Jérôme, In Is., iii, 14 ; xiii.
  4. Ainsi את est toujours rendu par σύν, et, au premier verset de la Genèse, Dieu crée σὺν τὸν οὐρανὸν καὶ σὺν τὴν γῆν. Cf. Bereschith rabba, i, où l’on prétend que, selon Aquiba, cet et de Gen., i, 1, veut dire qu’il s’agit là des cieux et de la terre avec ce qui est dedans. Cf. les Évangiles, p. 515-516 ; saint Jérôme, ad Pammach., l. c. ; In Is., xlix ; In Jerem., xx, xxxi ; In Ezech., iii, où secunda editio équivaut à δευτέρωσις (Novelles, pass. précité), et non à « seconde édition ». Voyez ci-après,