façon un petit esprit, un homme sans jugement[1].
Le tort de Papias fut d’être trop conservateur. À force d’être ami de la tradition, il parut arriéré. Le progrès du christianisme devait faire de lui un homme incommode, un témoin à supprimer. De son temps, il répondit sûrement à l’état de bien des esprits. Les millénaires le tinrent pour leur principale autorité[2]. Irénée l’estime hautement, le place immédiatement après les apôtres, sur le même pied que Polycarpe, et l’appelle, d’un nom fort bien approprié à son caractère, « un homme ancien[3] ». Le discours sur les vignes du royaume de Dieu paraît à l’évêque de Lyon beau et authentique. Irénée admet ces rêves d’un idéalisme concret, dans ce qu’ils ont de plus grossier[4]. Justin n’y est pas étranger[5] ; Tertullien[6] et Commodien[7] dépassent en maté-
- ↑ Σφόδρα γάρ τοι σμικρὸς ὢν τὸν νοῦν, ὡς ἂν ἐκ τῶν αὐτοῦ λόγων τεκμηράμενον εἰπεῖν, φαίνεται.
- ↑ Eus., H. E., III, xxxix, 13.
- ↑ Ἀρχαῖος ἀνήρ.
- ↑ Livre V, ch. xxxii-xxxvi. Ces chapitres sont supprimés dans la plupart des manuscrits. Voir Hist. litt. de la Fr., I, p. 346 ; comp. II, p. 111-112.
- ↑ Dial., 80, 81.
- ↑ Tertullien, In Marc., III, 24 ; De resurr. carnis, 25 ; De monog., 10.
- ↑ Commodien, Instr., ch. 43, 44, 45, 80 ; décret de Gélase, dans Labbe, Conc., IV, col. 1265.