Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/203

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nage à ses lieux d’origine et semblait célébrer ses dernières panégyries. L’empereur présidait, comme un pontife, à ces solennités inoffensives, qui n’amusaient plus guère que les têtes creuses et les oisifs.

L’auguste voyageur reprit ensuite sa course à travers l’Orient, visita l’Arménie, l’Asie Mineure, la Syrie, la Judée. À s’en tenir aux dehors, il était partout accueilli comme une providence. Des monnayages faits exprès[1] lui souhaitaient la bienvenue dans chaque province[2]. On a ceux de Judée. Hélas ! quel mensonge ! Au-dessous de la légende adventvi avg. ivdaeae, on voit l’empereur, dans une noble et digne attitude, recevant avec bonté la Judée, qui lui présente ses fils. L’empereur a déjà la belle et douce mine philosophique des Antonins et semble la personnification de la civilisation calme morigénant le fanatisme. Des enfants vont au-devant de lui, portant des palmes. Au milieu, un autel païen et un taureau symbolisent la réconciliation religieuse ;

  1. Ces monnayages, portant S. C., semblent faits à Rome ; peut-être un atelier monétaire portatif suivait-il l’empereur.
  2. Voir la série des adventvi dans Eckhel, Cohen et Greppo. Ces monnaies portent P. P., et sont par conséquent postérieures à l’an 129-130, où Adrien prit le titre de pater patriæ. V. Noël Desvergers, l. c. ; Eckhel, VI, 481 et suiv., 515 et suiv. L’inscription 268 de Guérin (Voy. en Tun., II, p. 75) ne saurait modifier les résultats acquis (cf. no 269). Les pièces avec P. P. sont toutes de la fin du règne [Longpérier].