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CHAPITRE XV.


ANTONIN LE PIEUX.


Adrien rentra dans Rome, qu’il ne quitta plus, en l’an 135. La civilisation romaine venait d’exterminer un de ses plus dangereux ennemis, le judaïsme. Elle triomphait. De toutes parts, la paix, le respect des peuples, les barbares en apparence soumis, les maximes les plus douces de gouvernement introduites et pratiquées. Trajan avait eu définitivement raison de croire qu’on peut gouverner les hommes en les traitant avec civilité. L’idée de l’État, non-seulement tutélaire, mais bienveillant, s’enracinait fortement. La conduite privée d’Adrien donnait lieu à de graves reproches ; son caractère se pervertissait, à mesure que sa santé s’altérait ; mais les peuples ne s’en apercevaient pas. Une splendeur et un bien-être sans exemple, enveloppant tout comme d’une brillante auréole, dissimulaient les parties défectueuses de