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CHAPITRE XX.


LES ABUS ET LA PÉNITENCE. — PROPHÉTIES NOUVELLES.


L’Église était déjà comme fut le pieux Israël au temps où il bâtissait son nouveau temple ; d’une main, elle combattait ; de l’autre, elle édifiait. Les préoccupations philosophiques étaient le fait d’un très petit nombre. La grande œuvre chrétienne était morale et populaire. L’Église de Rome, en particulier, se montrait de plus en plus indifférente à ces spéculations creuses, où se complaisaient des esprits pleins de l’activité intellectuelle des Grecs, mais gâtés par les rêveries de l’Orient. L’organisation disciplinaire était à Rome le travail principal ; cette ville extraordinaire y appliquait son génie tout pratique et sa forte énergie morale[1].

La pénitence avait toujours été une institution fondamentale du christianisme[2]. L’élu de la future cité

  1. Ignace, Ad Rom., 3 (ἐδιδάξατε… μαθητεύοντες ἐντέλλεσθε), prouve des constitutions romaines pour les temps de persécution.
  2. Voir Constit. Apost., II, ch. xii, et suiv. ; xxxviii et suiv.